lundi 20 avril 2009

the graveyard watch






On a fait les 280 milles entre Syracuse et Corfou en deux étapes –avec une escale d’une nuit dans une petite ville de Calabre, Le Castella. Il s’agit toujours de ménager les humeurs de Poséidon, très susceptible en cette période de l’année. Heureusement, les previsions météo permettent aujourd’hui de suivre impunèment les pérégrinations du frère de Zeus et d’éviter, à moins qu’il ne parvienne à déjouer ces previsions électroniques et que les affres ulyséens redeviennent soudainement une réalité pour le navigateur insouciant, ses caprices ou sa furie. Mon capitaine est là pour veiller au grain, il ne dort que très peu ; tandis que je reste toujours despérement en proie aux maléfices de Sommeil, frère de Trépas (cela dit, Gillian est encore pire que moi ! si on devait faire une moyenne je pense que j’atteindrai les 10h contre 12 pour elle, et 4 ou 5 pour Ian). Cet handicap de tous les jours, qui fait que je vis un quart de fois moins que la plupart des gens (à moins que ce ne soit là encore une idée d’impérialiste de la veille sur le sommeil et qu’il faille cesser une bonne fois pour toute de négliger l’art de prolonger indéfiniment l’état hypnagogique qui les unie), est, en l’occurence, aggravé de manière ensorcelante et écrasante par le remue-ménage du bateau, le bruit des flots contre la coque, le grincement inquiétant du bois ou les gémissements érotiques des drisses et des écoutes. Mais il arrive aussi que ce qui se passe dans la réalité – ou dans cette autre réalité que nous vivons éveillé – soit infiniment plus palpitant que le rêve. Celle que je vis ces dernières semaines est de celle-ci, et quand Ian me réveille à 3h du matin pour mon quart de nuit, the graveyard watch, c’est avec souplesse que je m’échappe de la douce étreinte de Sommeil. Je passe alors trois heures en compagnie du seul souffle doux et puissant de Zéphyr et de quelques hirondelles épuisées qui profitent de notre embarcation comme escale bienvenue au cours de leur long périple intercontinental de printemps. La mer ionienne, et même le Détroit de Messine ou le Canal d’Otrante, étaient étonnament vides quand nous les avons traversés de nuit ; durant mes 12h de quart (4 fois 3h), je n’ai pu apercevoir qu’une poignée de cargos, de voiliers ou de bateaux de pêche. C’est donc avec l’esprit libre que, sous mon bonnet de laine, en mangeant les fantastiques pates de Gillian ou des kinders bueno, je savourais ce délicieux sentiment de glisser le long de la surface terrestre en direction du Levant. Traverser une à une les longitudes, voir defiler en temps reel sur le GPS les minutes et les secondes qui quadrillent l’espace terrestre, procure cette sensation unique de déplacement après laquelle on court sans fin en voyage. Et peut-être est-ce l’unique et simple raison d’un voyage – autant dire qu’il ne peut en avoir, que le vrai voyage se passe de toute justification – c’est à dire saisir la vraie taille du monde, circonscrire dans toutes ses dimensions cet insolite habitacle. Mes heures de watching – 18-21h et 3-6h – m’ont permis deux fois de suite d’assister au pompeux coucher d’Hélios et de surprendre Aurore, sanglotant, se vêtir de sa robe de safran. Un matin, quelques dizaines de minutes après la fin de mon quart, ma lutte contre Sommeil a été recompensée. Le GPS indiquait que nous n’étions plus qu’à quelques milles de Corfou, et je me suis persudé qu’il y a des moments ou dormir peut etre une catastrophe. Et, en effet, découvrir dans un matin embrumé de soleil les petites iles d’Othonoi (l’ancienne Thoronius), de Mathraki (l’ancienne Malthace) et d’Erikoussa (Marathe), puis finalement Corfou elle-même et les hauts sommets enneigés de la cote albanaise, est un spectacle que je ne risque pas d’oublier. Il nous a fallu encore trois longues heures de navigation au milieu de ce paysage homèrique pour contourner Corfou par le nord et arriver à la gigantesque marina de Gouvia, quelques kilometres au nord de Corfu Town.

jeudi 9 avril 2009

mercredi 1 avril 2009

back to Valletta : black & white session

St John's Co-Cathedral









sailing to Gozo

sortie du port de Marsamxett, La Valette a gauche










Mgarr









Mosta

les eglises maltaises ont toujours deux horloges, une seule est a l'heure (du moins theoriquement, c'est tres dur de trouver une pendule a l'heure a Malte), l'autre est destinée a tromper le diable

la 3e plus grande coupole du monde apres St Pierre de Rome et (?)St Paul de Londres